24 août 2015

La France est vulnérable tant que son budget est déficitaire

Dans un entretien au Monde le 19 août, Yanis Varoufakis, l'ancien ministre des finances grec, annonce que le modèle Français d'état-providence a des adversaires au sein même de l'Europe:

« La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »

Que cette affirmation soit exagérée on bien tout à fait justifiée, le fait est que la France est vulnérable à la critique tant que son budget est déficitaire et qu'elle ne remplit pas les critères de Maastricht. L’Allemagne, sa rigueur budgétaire et son économie puissante ont toutes les raisons de critiquer la France dispendieuse et non-compétitive.
En effet la France plombe la zone euro et mine la confiance que les investisseurs (européens comme étrangers) peuvent avoir dans l'économie de cette zone. Investissements qui seraient forts utiles pour aider la zone euro à relever la tête.
Comment un pays si fort économiquement (deuxième économie de la zone euro et sixième puissance économique mondiale) peut-il mettre autant de temps et avoir autant de mal à réduire son déficit? Si la France n'arrive pas à réformer, pourquoi la Grèce et l'Italie y arriveraient-elles?

dette publique de la France au sens de Maastricht depuis 1975 et présidents associés

Pourquoi est-ce important que les investisseurs et les créanciers aient confiance en la capacité de la France à réduire son déficit?:
  • les investisseurs se doutent qu'un gouvernement qui cherche à réduire un déficit budgétaire va augmenter les prélèvements et réduire les dépenses => perspectives qui n'incitent clairement pas à investir chez nous (alors que les prélèvements sont déjà élevés) et qui pousse les investisseurs à investir ailleurs dans ou autour de la zone euro (plutôt que dans un pays dépressif économiquement et sans perspective de franche amélioration)
  • la France emprunte chaque jour 520 millions d'euros (ou chaque jour ouvré 800 millions d'euros) - 192 milliards prévus sur l'année 2015 - et profite actuellement de taux extrêmement bas qui remonteront dès lors que les créanciers ne croiront plus à la capacité de la France à réduire son déficit (et donc à les rembourser).
Si nous souhaitons éviter le sort des Grecs et reconquérir notre indépendance financière, nous devons absolument réduire le déficit, rembourser les créanciers et tenter d'avoir plus de budgets excédentaires que déficitaires.

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